Autour de moi, les copains-copines retrouvent le plaisir d’être à la maison, de cuisiner, de passer du temps avec leurs enfants, de respirer, de prendre le temps. « Ça fait du bien à la cohésion familiale », m’a dit un copain pas plus tard qu’hier.
Travail, famille, cuisine
Quand j’entends tout ça, je me sens un peu à côté de la plaque : non pas que je ne coure jamais, ou que je vois les semaines passer, ou même encore que le temps tranquille avec mes enfants me semble suffisant habituellement, mais ce rythme de vie proche de l’essentiel (travail, cuisine, enfants) est déjà le mien. Suis-je une insupportable bobo ou une ménagère casanière cachée derrière la mère qui travaille ?!…
Travailleuse indépendante, j’ai en effet organisé ma vie autour de mes enfants, prioritairement… et de mon plaisir de manger sainement et bien. Un privilège ? Très certainement. Un choix de vie ? Assurément ! Avec ses limites, évidemment, économiques notamment. Il n’y a pas que ça dans ma vie, bien heureusement, mais ces priorités rythment mes journées de travail et les semaines d’école – et notre vie confinée continue sur ce modèle.
Eloge de la lenteur
Qu’est-ce qui a changé depuis ce confinement dans ma vie ? Je ne respire pas plus, voire parfois moins bien. Je ne lis pas plus. Je ne cuisine pas plus. J’ai “juste” laissé entrer dans ma vie l’inspiration et l’écriture quotidienne publiée (via ces chroniques). Je pense beaucoup aux changements vécus par les autres – et à l’envie qu’ils expriment parfois de ne pas avoir à reprendre le « rythme de dingues » qu’ils menaient « avant ». Le temps n’est-il pas le luxe suprême ? Avant tous les biens, et quand on a un toit sur la tête et à manger, oui, bien sûr.
La coach avec qui j’ai suivi un atelier il y a quelques semaines nous a demandé à midi, lors de la réunion vidéo qui remplaçait notre déjeuner-bilan, ce que cette période nous apportait de nouveau dans notre vie, dans notre activité. Pour moi, rien de fondamentalement nouveau mais une confirmation : le besoin et l’envie de mettre en lien les gens (les producteurs et les consommateurs notamment), de faire œuvre de communication, avec les outils qui sont les miens (l’écriture, évidemment, les réseaux sociaux, si décriés mais bien pratiques, et mes qualités humaines aussi).
Je vous pose à mon tour la question : qu’est-ce que cette période apporte de nouveau dans votre vie, professionnelle ou personnelle ? J’ai hâte de lire vos réponses !
Take care, stay in & stay safe!
Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.
Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.
Allez, je me lance après cet excellent article.
Ce que ça change pour moi : en gros 2h de trajet en moins. Du coup, le temps de m’occuper de moi. C’est à dire ?
Je n’ai pas besoin de me lever sitôt le réveil déclenché. D’ailleurs, je ne mets pas de réveil. Je ne suis pas à 5mn prêt, et finalement mon horloge interne me réveille toujours à la même heure 🙂
Je prends désormais mon portable pour faire 10 à 15 min de méditation, avant même de poser un pied par terre. Génial de se réveiller ainsi, en douceur.
Je ne porte plus de montre. Je travaille tous les jours, en télétravail, mes journées sont bien remplies car mon activité ne baisse pas. Mais je ne mets plus de montre.
Et puis j’ai découvert le yoga. Le truc le plus pénible pour moi dans mon ancienne vie, car trop lent. « Ca ne bouge pas assez » Aujourd’hui, je me ressource totalement dans cette pratique, une vraie découverte.
Finalement, la vie où tu ne réfléchis plus à ce que tu fais « parce que c’est comme ça », et bien ce n’est pas vraiment la vie. Ça fait des années qu’on me dit « prenez soin de vous, pensez à vous, à faire des choses pour vous ». Et bien voila. Je découvre ce que ça veut vraiment dire, et j’adore. Mon inquiétude : vais je réussir à continuer une fois la reprise et à re-degager ainsi du temps pour moi alors que je reprendrai les transports pour aller travailler et ainsi serai de nouveau la main sur la montre ?
Hello Fanny,
Merci pour ce commentaire et ce partage d’expérience si précieux.
Je suis autant attristée d’apprendre que, pendant des années, tu n’as pas pu prendre soin de toi que de te savoir maintenant pratiquant le yoga et la méditation avec beaucoup de plaisir. Je me sens moins seule et moins ovni en lisant ça aussi ! 😉 Je n’ai pas mentionné dans mon billet les pratiques de bien-être et… mes ami·e·s mais, sans elles et eux, mes journées seraient beaucoup moins riches et épanouissantes…
Tu n’es pas la première à me faire part de ton inquiétude à reprendre la vie “la main sur la montre”. Mon moi idéaliste aimerait que chacun·e puisse retrouver du temps et de la sérénité. Je pense que les entreprises ont tout à y gagner, en plus. Quand je vois comme j’arrive à être concentrée et productive, sans la fatigue des transports et les pressions d’un chef, je souhaite ça à tout le monde !
Merci, encore, Fanny, et à bientôt au tél ! Les journées, même si je ne porte plus de montre non plus, passent (trop) vite…
Je t’embrasse. Prends bien soin de toi et de ceux qui t’entourent.
NB : Je me demande quel type de yoga tu pratiques, via quelle plateforme ou livre… Tu me diras ?
[…] n’est ni plus ni moins celle que je vis habituellement (j’en ai déjà parlé dans la chronique #21 : L’ovni). Grosso modo, soit, mais cette confrontation avec moi-même m’est très familière : […]