Ces dernières 24 heures, j’étais une femme avec une mission : procéder aux approvisionnements, au réel (des parents et amis) comme au virtuel (en lançant un groupe Facebook local où diffuser un Google Doc répertoriant les producteurs locaux qui assurent des livraisons à domicile). Une femme avec deux missions d’ailleurs : approvisionner et informer. Nourrir et mettre en lien, mes deux activités préférées probablement (la deuxième impliquant pour moi forcément l’écriture). Je me suis démenée comme un beau diable pour tout ça… en finissant par me demander pourquoi.
L’être
Je n’ai pas lu le bouquin de Sartre qui a donné le titre de cette chronique… et n’ai rien compris au résumé Wikipédia ! Ce que je sais, c’est que l’action permet de lutter contre l’angoisse – mais ne résout pas pour autant le problème qui génère les angoisses. Je peux nourrir, informer tant que je veux, tant que je peux, les chiffres des malades et des morts, en France comme dans le monde, continuent à croître. Je ne suis pas soignante, et même eux sont dépassés. Surtout eux, devrais-je dire, qui sont en première ligne, accusant tous les coups. Je ne pense plus qu’à elles et eux. Peut-être aussi parce qu’il est plus facile de penser à eux qu’aux malades hospitalisé·e·s…
Le néant
Je veux croire que nous allons réinventer un monde plus beau, que cette crise du coronavirus aura permis de mettre en évidence comme jamais combien notre mode de vie collectif actuel est absurde et néfaste. Mais, comme vous probablement, en attendant, j’ai l’impression de vivre dans un mauvais rêve. Il paraît que nous en sortirons grandis mais, pour le moment, je nous vois tous stressés, meurtris, voire amoindris. Nos traits de caractère les plus saillants s’accentuent (l’être ?) face au néant auquel font face nos vies.
Nourrir, informer, écrire – demain, je recommencerai car ce sont les activités qui donnent le plus de sens à ma vie. Avec aimer, bien sûr. Et vous, qu’est-ce qui vous tire de l’angoisse et du cauchemar ?
Take care, stay in & stay safe!
NB : En ressource, des fiches pratiques super bien faites proposées par l’hôpital Robert Debré pour nous aider à faire face aux situations difficiles provoquées par la crise actuelle.
Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.
Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.
merci Anne Liesse…
ce qui me tire du néant : l’amour, et la contemplation des éléments naturels (arbre, soleil, lune, étoiles, fleur, brin d’herbe, oiseau, chat…)
je t’embrasse
Intéressante, ta réponse, comparée à la mienne, Emmanuelle car il me semble que ce n’est donc pas l’action qui te tire du néant.
Des bisous verts alors ! 😉