D. est free dans la com (comprenez, travailleuse indépendante dans la communication), elle a 30 ans. Elle habite dans le 7e avec son chat tigré et sa colocataire vegan. Jeudi, après l’allocution de Macron, elle est allée écouter son groupe d’éléctro-pop adoré, L’Impératrice, en concert à l’Epicerie moderne, « le concert de la fin du monde », comme elle dit. Avec ses copains, ils ont bu dans le même verre, ils ont dansé, rapprochés les uns des autres. Quand elle a toussé, pendant notre café en ville, vendredi, elle a mis sa main.
Moi, je pense à mes parents, à mes enfants, au confinement, à l’approvisionnement. La soirée des 50 ans de mon copain X. a été annulée. Quand j’ai quitté D., elle allait s’occuper d’organiser une fête le soir dans leur appart. Moi, j’allais acheter à manger pour les jours à venir, sans dévaliser mon magasin de producteurs mais préoccupée par le fait d’avoir « assez » pour nourrir ma famille.
Deux âges et un vécu foncièrement différent face au coronavirus.
Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.
Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.