31 Mar 2020 | 0

La vie continue… (Les ChroCo #19)

Primevères

Le chien de l’amie qui nous loge pendant les vacances en Bretagne est mort : Bouba avait 104 ans en âge humain. 

Mon amie américaine, la seule qui me soit restée de mes années d’études aux Etats-Unis, vient de perdre son père. Je ne sais pas de quoi. Elle est dévastée et injoignable. Je pense à son chagrin mais aussi au fait qu’elle est en Floride (où habitent ses parents) plutôt qu’à New York (où elle vit et travaille) : ça me rassure pour elle.

Les deux parents de mon collègue de L’Enfant et la vie sont atteints du coronavirus. Son père a été plongé dans le coma. Sa mère est à la maison, seule, loin de ses enfants qui habitent, pour l’un, une région différente, pour l’autre, l’étranger. 

Un couple de copains vient de sortir de deux semaines de maladie, tous les deux atteints – et de m’apprendre qu’ils attendent des jumeaux ! 

Je me lave les mains des tonnes, surtout quand je sors faire les courses (le moins possible). C’est comme si toute la population avait un TOC collectif. Je bénis le savon, et Marseille. Je n’arrive pas à pleurer alors j’écris. 

Ces vies, leurs vies, nos vies sont interconnectées plus que jamais. La peur d’être infecté·e, d’infecter les autres, de tomber malade, voire pire. La sidération face aux décès. Le deuil infaisable quand on est loin. La culpabilité. 

Des bébés sont en train d’être conçus, d’autre de naître. Qui serons-nous tous dans plusieurs mois ? Vivants ? Survivants ? Nos vies ne tiennent qu’à un fil. Il est urgent de se dire qu’on s’aime. 

Take care, stay in & stay safe!

Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.

Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.

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