22 Mar 2020 | 2

La routine et l’indulgence (Les ChroCo #10)

Un de mes lieux préférés au monde : la pointe de la Varde, à Saint-Malo.

Demain va reprendre l’école à la maison, en cette deuxième semaine de confinement. Vous allez me croire folle si je vous dis que je m’en réjouis ? Reprendre l’école à la maison, ça veut d’abord dire que j’ai mes enfants à la maison (et qu’ils ne sont donc pas chez leur père). Ça veut dire être là avec et pour eux, et aussi maintenir un cadre. Je suis plutôt bonne pour créer une routine et m’y tenir : à mon compte (et en « home office » majoritairement) depuis bientôt 7 ans, je ne pourrais pas poursuivre mon activité professionnelle sans un cadre strict. Se fixer des objectifs et des priorités, avancer à petits pas, se féliciter du travail accompli, se récompenser souvent. 

A+ en discipline !

Il va s’agir de faire de même avec les enfants pour les semaines à venir… en faisant preuve de souplesse et d’indulgence pour chacun·e. Ces dix derniers jours, des millions de Français, comme un nombre croissant de citoyens du monde, ont dû encaisser nouvelles dramatiques et changement radical de leur quotidien, quasiment du jour au lendemain. On peut débattre sans fin sur ceux qui ne respectent pas le confinement, ou pas assez, mais la vérité, c’est que les rues se vident et que les Français pourtant tant épris de leur liberté se sont collectivement plutôt bien pliés à cette discipline, vitale, en l’occurrence, qui consiste à rester chez soi. Bravo à nous tous, et encore plus à celles et ceux qui sont « au front », à œuvrer pour soigner les malades, faire respecter l’ordre et nous nourrir. Mais je m’égare !…

Notre routine

Grands et petits, nous nous sommes adaptés, tant bien que mal, parfois dans les cris et la douleur, à cette nouvelle vie. Il va probablement devoir y en avoir d’autres, des adaptations, dans les semaines et mois à venir mais ce que je sais, c’est que, autant qu’il le sera possible, nous serons réunis au petit-déjeuner à 9h30 (on s’adapte au rythme du pré-ado de la maison !), au boulot à 10h, et à applaudir sur le balcon à 20 heures, le cœur plein de gratitude. 

Et entre 10 heures et 20 heures, me direz-vous ? Je tenterai de fixer un « sous-cadre », avec le déjeuner à peu près à la même heure, des phases de travail de 30 minutes environ, du jeu, du mouvement, de la musique, de la cuisine (pendant laquelle écouter le podcast ci-dessous ?), des discussions aussi, bien sûr, et du rire tant qu’on peut. Mais surtout, j’éviterai, comme cela a été le cas la semaine dernière, de vouloir tout faire, d’être partout. Plein·e·s de bonne volonté, les maîtres·ses et professeur·e·s nous ont abreuvé de ressources en tous genres la semaine dernière. Magnifique ! Mais nous ne sommes pas des professionnel·les de l’enseignement et ferons comme nous pouvons, entre télétravail (quand on a la chance d’en avoir…), gestion quotidienne… et gestion des émotions. 

L’essentiel : la présence et l’indulgence

Car le plus important, au-delà des apprentissages, n’est-il pas d’être présent·e pour nous-même et nos enfants pendant cette période anxiogène ? En identifiant nos émotions et en les gérant du mieux possible. En étant bienveillant et indulgent envers nos enfants autant qu’envers nous-même aussi. Un sacré programme… encore plus vaste que le programme scolaire !

Take care, stay home & stay safe!

NB : La ressource du jour est culturelle. Grande auditrice de Radio France (à qui j’exprime mon infini reconnaissance pour ses programmes de qualité, surtout en cette période), j’ai très envie d’écouter avec mes enfants le podcast Les Odyssées de l’histoire, proposé par Laure Grandbesançon et destiné aux 7 à 12 ans. 

Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.

Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.

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2 comments

  1. Claire dit :

    Gérer les émotions…
    Ici l’ado c’est moi. Agathe me surveille comme le lait sur le feu. Je m’en lamente, m’en désole. Ce face à soi, est une épreuve difficile. Merci pour tes mots.

    • Anne-Liesse dit :

      Coucou mon Clairou,
      Comment vas-tu ? Merci pour ton commentaire.
      J’aimerais savoir pourquoi ce face à soi est si difficile pour toi… Et j’ai envie de te poser les questions déjà évoquées ici : qu’est-ce qui t’émerveille en cette période ? Qu’est-ce qui te tire du néant ?
      Je t’embrasse.

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