La louve et les louveteaux
Hier, dimanche, j’ai été votée, accompagnée de mon fils aîné. J’ai presque honte de le dire tant sortir est quasiment assimilé à un acte anti-civique ces jours… à juste titre (si ce n’est pour raisons professionnelles ou pour faire les courses). Nous avons rencontré peu de gens, mais quelques personnes de plus de 60 ans quand même, loin desquelles il n’était pas toujours facile de se tenir tant elles s’approchaient de nous sans paraître conscientes de quelque danger que ce soit. L’insolence du temps ensoleillé et de la douceur printanière pouvait nous faire croire que tout allait bien. Et, à la minute même, c’était d’ailleurs le cas…
Le soir, j’ai déposé mes enfants chez leur père, suivant le rythme de garde un peu particulier que nous avons adopté. Nous avons discuté travail scolaire, rythme quotidien à adopter et confinement à respecter. Je suis repartie seule chez moi, avec la perspective de deux jours sans mes enfants. Beaucoup d’entre vous qui allez passer H24 et 7/7 jours avec vos enfants, pour on-ne-sait-combien de semaines, se réjouiraient peut-être d’avoir une occasion de souffler. Moi-même, en temps normal, j’arrive à peu près à m’en réjouir. Mais pas là, car la nouvelle normalité est désarmante. La mère-louve que je suis a détesté laisser ses enfants derrière elle, même s’ils sont en sécurité avec leur père.
Les ressources de la louve
Leurs rires, leurs besoins, leurs questions, les repas à préparer, nos discussions : j’ai soudain pris conscience de combien leur présence m’avait tenue, en grande partie, à l’écart de mes angoisses actuelles. Je me suis évadée dans la lecture (je vous recommande chaudement Et Nietzche a pleuré, d’Irvin Yalom, tant pour son style que pour la passionnante description de la naissance de la psychanalyse à Vienne, fin 19°) et le sommeil. Mais, au réveil, je savais qu’il me fallait réactiver mes outils anti-anxiété. Le yoga, la méditation, l’écriture : je ne saurai que trop vous les recommander. Ecrire, en particulier, avec l’aide du Guide pratique de la sérénité concocté par Clotilde Dusoulier, la coach et podcasteuse de l’inspirant Change ma vie.
Et puis toujours, comme outil très puissant, la gratitude, pour ce qui est et ce qu’on a. De l’électricité au wifi, en passant par l’eau chaude, la nourriture que nous avons dans nos placards, le toit sur notre tête, les êtres aimés en bonne santé, les soignants qui assurent, les employés des supermarchés des enseignes alimentaires qui restockent. La liste est longue ! Le psychologue Yves-Alexandre Thalmann, dans le dernier numéro de Psychologies Magazine, suggère de se focaliser sur le fait que le moment positif/la source de plaisir ou de joie de la journée aurait pu ne pas avoir lieu et que d’autres en sont privés, afin de renforcer encore le sentiment de gratitude.
Take care & stay in!
Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.
Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.