01 May 2017 | 0

Si j’étais présidente, toutes les cantines scolaires deviendraient 100% bio

Je n’en parle pas souvent ici mais… je fais de la politique je suis passionnée par l’alimentation issue de l’agriculture biologique. Gourmande, bonne vivante et issue d’une région et d’une famille où le bien-manger est une priorité, j’ai commencé à changer mon alimentation en me tournant vers les produits bio il y a 15 ans, à la suite d’un diagnostic de maladie auto-immune. Un changement et des habitudes alimentaires renforcés avec l’arrivée de mes deux enfants (qui ont 5 et bientôt 10 ans), qui fréquentent la cantine scolaire de notre commune.

Pourquoi faire des cantines scolaires une priorité ?

Je n’ai pas la prétention d’écrire un billet scientifique mais juste de rappeler brièvement les enjeux. La France est le deuxième pays consommateur de produits phytosanitaires derrière l’Espagne. L’utilisation de pesticides a bondi de 9,4% en 2014 par rapport à 2013, qui avait déjà connu une hausse de 9% (chiffres du ministère de l’Agriculture, 8 mars 2016). Vous avez probablement en tête le nombre de traitements que subit une pomme cultivée en agriculture traditionnelle en France : 35 ! Nous sommes nombreux à avoir pris conscience de la nécessité d’une alimentation de meilleure qualité, que ce soit par souci de notre propre santé ou de celle de nos enfants, ou encore par nécessité de trouver des solutions face à des problèmes d’allergie ou d’intolérance¹.

Crédit photo : AFP

Tous gagnants avec des cantines bio !

Je vous invite à relire le billet intitulé “Manger bio et local, c’est idéal” que j’ai écrit en septembre dernier et qui liste de manière synthétique les arguments en faveur d’une alimentation issue de l’agriculture biologique. Au-delà des bienfaits environnementaux, écologiques, économiques et sociétaux, c’est la santé présente et future des enfants qui se trouverait améliorée par une nourriture scolaire bio, cultivée sans produits chimiques de synthèse. Si les études scientifiques ne sont pas unanimes et que les qualités nutritionnelles des aliments bio n’ont pas été clairement démontrées comme étant supérieures à celles des aliments traditionnels, des experts, comme l’éminent agronome Marc Dufumier, en appellent au principe de précaution. J’inscris mes enfants à la cantine plusieurs fois par semaine. La préoccupation première est le plus souvent de savoir si ce qu’on leur sert est bon, et aussi équilibré. Mais pourquoi ne pourrait-on pas rêver d’une France – et d’un monde ! – où toutes les cantines scolaires seraient bio ?

Du bio à l’école ? Une réalité dans plusieurs communes françaises

C’est dans le nouveau documentaire de Guillaume Bodin ², Zéro Phyto 100% Bio (qui sortira en novembre 2017 et que j’ai vu en avant-première) que j’ai découvert des initiatives locales inspirantes, généralement portées par des élus aux volontés politiques fortes, prêts à surmonter les écueils économiques et logistiques d’un passage au bio de leur cantine scolaire. Ainsi, Barjac, petite commune du Gard de 1500 habitants (et ville d’accueil du film de Jean-Paul Jaud, Nos enfants nous accuseront), sert 250 repas bio quotidiennement dans son restaurant scolaire, depuis 2008.

« Nourrir l’enfant, c’est l’aimer. »

Edouard Chaulet, maire de Barjac

C’est aussi le cas de la commune de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, dont la démarche en faveur d’une cantine bio a commencé en 2009, pour atteindre 100% en 2012, grâce notamment à sa régie agricole. La réduction des déchets et l’accent mis sur une alimentation végétale ont par ailleurs permis de ne pas augmenter le prix du repas à la cantine, voire de le réduire ! C’est encore le cas à Saint-Étienne, où la démarche est d’autant plus remarquable que ce sont 3000 repas qui sont servis quotidiennement dans les cantines, avec en plus la volonté de s’approvisionner au niveau local. Je vous invite à lire cette excellente enquête sur les cantines scolaires bio et locales, publiée sur Bastamag, mais aussi à consulter le site restaurationbio.org si vous souhaitez en savoir plus sur les expériences de restauration collective bio menées sur tout le territoire français, carte à l’appui : elles sont légion !

Crédit photo : Un Plus Bio

Et moi, je fais quoi pour agir ? 4 pistes

1 – Voter en conscience le 8 mai prochain ainsi qu’aux législatives de juin, et voter aussi avec vos euros : c’est tous les jours que l’agriculture biologique, et l’environnement, ont besoin d’être soutenus,

2 – Interpeller vos élus locaux à l’aide du kit citoyen proposé par Zéro Phyto 100% Bio.

3 – Agir en s’aidant de ce super article proposé par le Mouvement Colibris qui décrit, étape par étape, comment s’y prendre pour mettre en place une cantine scolaire biologique et fournit des liens vers les structures qui peuvent vous soutenir, ou encore, en utilisant les ressources proposées par l’association Un Plus Bio ou par Repasbio.

4 – Signer l’Appel au droit à bien manger lancé par Atabula, qui prône notamment une agriculture paysanne réduisant les intrants chimiques et interpelle les (futurs) responsables politiques français.

Et vous, avez-vous envie d’agir ? Merci d’avance de partager vos idées, projets et initiatives locales dans les commentaires. 

¹ Si vous ou l’un de vos proches est atteint d’allergie ou d’intolérance alimentaire, je vous recommande le blog de Makanai, experte en la matière et auteure d’un livre sur le sujet.

² Guillaume Bodin est également le réalisateur d’Insecticide mon amour et de La clef des terroirs. Retrouvez la liste des avant-premières de Zéro Phyto 100% Bio avant sa sortie officielle, en novembre 2017.

Tous mes remerciements :

Au cinéma Comoedia (13 avenue Berthelot – Lyon 7ème), grâce auquel j’ai pu voir Zéro Photo 100% Bio, dans le cadre du partenariat que nous avons noué.

À la Fondation Ekibio, qui me permet de renouveler mon engagement enthousiaste envers l’alimentation biologique, année après année, grâce à son festival gratuit, La Bio dans les étoiles, organisé tous les printemps à Annonay (Ardèche), et auquel participait notamment cette année l’enthousiasmant Marc Dufumier, cité plus haut.

À mes amies Aurélia et Séverine, avec qui les échanges (de conversations, de livres et de repas) ayant trait à l’alimentation et à la cuisine, m’ont tant enrichie au fil de ces dernières années – et pour leur présence bienveillante, sur ce blog notamment.

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