J’ai passé il y a quelques temps quelques heures si délicieuses dans le quartier de SoBell qu’il me fallait vous parler, sans plus tarder, d’un des lieux qui m’a procuré de telles émotions. Une petite remise en contexte pour commencer : SoBell, pour les non-initiés, c’est le quartier qui se situe au sud de la place Bellecour, sur la Presqu’île, dans le 2earrondissement de Lyon. Avant, on disait « Ainay » (du nom de l’abbaye qui se situe entre Bellecour et la gare de Perrache) mais c’était connoté (grande bourgeoisie, Lyonnais de souche, snobs et fermés). SoBell, ça fait écho au SoHo new yorkais (qui veut dire « South of Houston », c’est-à-dire le sud de Houston Street), quartier branché de Manhattan. Une appellation plus tendance, en somme. SoBell, so chic? Assurément !
SoBell, my belle
Ce quartier entre Perrache et Bellecour, pourtant, je ne l’ai pas toujours aimé. J’y ai passé des années collège pas toujours fendardes et des années lycée guère mieux. Cependant, comme la totalité de la ville ou presque, SoBell a su se moderniser, se réinventer, gagner en « attractivité » (j’en profite pour vous rappeler que, côté attractivité, Lyon est super fortiche). Les jolies boutiques et les food joints se sont multipliés, tous plus attirants les uns que les autres. C’est donc avec un plaisir renouvelé que j’arpente ses rues depuis plusieurs années, à l’affût des bonnes adresses.
Galerie Slika, te revoilà !
En 2014 a ainsi ouvert, rue des Remparts d’Ainay, la galerie Slika (qui veut dire “peinture” en serbe), créée par Jérémy Masurel, jeune diplômé féru d’art, et particulièrement d’art urbain. Une passion familiale : son père était collectionneur et son grand-père, mécène. En tant que travailleuse freelance, je suis constamment à la recherche de lieux à la fois calmes et inspirants pour travailler (quand je décide enfin de sortir de chez moi et de « descendre » en ville !). La galerie Slika, dotée d’un espace café, fait partie de ces lieux qui ont fait mon bonheur ces dernières années… jusqu’à ce qu’elle ferme cet été. Mais ce n’était que pour mieux rouvrir, agrandie et embellie, à une nouvelle adresse prestigieuse : le 25 de la rue Auguste Comte (la rue historique des galeristes et antiquaires à Lyon).
Poutres apparentes et atelier sur cour
Imaginez une belle enseigne sur rue… puis le mystère ! C’est en effet dans un ancien atelier sur cour (qui n’a donc pas pignon sur rue) que Slika a élu domicile. Il faut oser pénétrer dans le hall que Slika partage avec le magasin de décoration de Claude Cartier et pousser la porte vitrée de la galerie. Un foisonnement de plantes vertes vous accueille, faisant face au bar coloré et à l’espace café, décorés par Nathalie Rives, la galeriste-décoratrice en vogue, amie de Jérémy et voisine (sa galerie à elle est place Gailleton). Quelques mètres plus loin, une fois passé sous la travée noire jais, vous découvrirez, esbaudis, un espace immense, avec poutre apparente gigantesque, où sont exposées les œuvres d’art. A l’étage se trouvent les bureaux de Jérémy et son acolyte Félix Baezner, ainsi qu’un local prévu pour y accueillir un artiste en résidence. Soit 280 m2au total, rénovés par l’architecte Thibaut Ressy et l’architecte d’intérieur Anne-Laure Aliaga.
4 ans, 32 expositions et 4 500 œuvres exposées
Slika ne serait évidemment rien sans les artistes exposés, mix de cultures urbaines et alternatives. L’exposition collective organisée à la réouverture (la 31ème depuis 2014 !), intitulée ADN CHECK, figurait pléthore d’artistes, dont le célèbre Jean-Charles de Castelbajac, habitué des lieux avec ses créations colorées et poétiques, et la Portuguaise Wasted Rita aux illustrations cyniques et drôles. Mais déjà une deuxième exposition s’est ouverte le 24 janvier dernier avec les créations grand format, graphiques et noir et blanc de L’Outsider.
Kinky Daddy
Mais ce que je préfère, moi, ce sont les dessins érotiques de Petites Luxures, qui mêlent dessin minimaliste noir et blanc et phrases choc, drôles et coquines (à voir dans la partie café… s’ils n’ont pas tous été vendus !). Un artiste à retrouver sur Instagram ou dans son studio, via le blog de Garance Doré (SPOILER : se cache, derrière ce nom et ce compte, Simon, un père de famille directeur artistique dans une agence de communication).
Que vous soyez amateur·trice d’art urbain ou pas, Slika mérite le détour : pour son cadre exceptionnel, pour la passion qu’y met Jérémy et qu’il partage avec enthousiasme, pour les découvertes artistiques qui ne manqueront pas d’apporter une bouffée d’air dans votre journée. Une occasion rêvée pour un artist date dans un lieu unique en son genre à Lyon.
Et vous, avez-vous une galerie ou un autre lieu inspirant à nous conseiller ?
coucou ! merci pour cet article que je vais partager avec qui de droit.. et tu déjeunes où quand tu vas à So Bell ?
J’ai été submergée de spams et n’avais pas vu ton com’, Christie, désolée !
Thanks for reading this post. J’aime aller chez New Tree, rue de la Charité, une sorte de cantine bio pas chère et vraiment bonne : la nourriture est simple (soupes, quiches, salades, bowls) et il faut porter son plateau. Alors quand j’ai envie de plus de sophistication (et suis prête à dépenser plus !), je vais à L’Etabli, rue Auguste Comte ou au Café Arsène, place Antoine Vollon. Autant te dire que j’adore être the lady who lunches at Sobell!! Maybe some time we can go to one of those places together?