Enceinte, prévoyant de l’être ou, comme moi, passionné(e) par le lien entre alimentation et santé, ne ratez pas l’article d’Annie Murphy Paul paru dans le magazine Time du 4 octobre dernier. Intitulé « How the First Nine Months Shape the Rest of Your Life », il traite du rapport étroit entre la santé du bébé à naître – et de l’enfant qu’il deviendra – et l’environnement de sa mère pendant la grossesse : son alimentation, l’air qu’elle respire et ses sources de stress.
Les neuf mois de gestation constitueraient la période de notre vie ayant le plus de conséquences sur notre santé future. En effet, d’après les experts en origines fœtales, nos conditions de vie in utero ont une influence sur notre propension à tomber malade, sur notre appétit et notre métabolisme et sur notre intelligence et notre caractère. Le fœtus fait sien tout ce que lui offre sa mère : alimentation, pollution, émotions, il les intègre à sa chair et à son sang. Ces 10 dernières années, la recherche a notamment mis en lumière les origines fœtales des cancers, de la dépression, des allergies, de l’asthme, de l’hypertension, du diabète, de l’obésité et des maladies mentales et cardiovasculaires.
Je me suis plus particulièrement intéressée aux informations concernant l’obésité. La question posée est la suivante : la tendance à l’obésité est-elle programmée in utero ? Deux études menées par la Harvard Medical School suggèrent que cela pourrait bien être le cas. Une des études a montré que, plus une femme prenait du poids pendant sa grossesse, plus le risque que son enfant ait atteint un poids excessif à l’âge de trois ans était augmenté. La deuxième étude a établi que ce lien persistait à l’adolescence.
Deux autres études ont également mis en lumière l’impact de l’environnement prénatal. Les chercheurs ont ainsi comparé des enfants nés de mère obèse avec leurs frères et sœurs nés de la même mère, mais après que cette dernière ait subi une intervention chirurgicale visant à réduire son obésité : il y avait 52% de chances en moins que ces enfants soient obèses, alors qu’ils avaient hérité des mêmes gènes et des mêmes habitudes alimentaires que leurs frères et sœurs nés avant l’intervention chirurgicale (étude de 2006 publiée dans la revue médicale Pediatrics). De même, des chercheurs ont montré que les enfants nés d’une mère ayant perdu du poids avant sa grossesse avaient un plus petit poids de naissance et avaient trois fois moins de chance de devenir gravement obèses que leurs frères et sœurs plus âgés (étude de 2009). Ces différences s’expliqueraient par des distinctions de métabolisme.
Si l’impact de l’environnement intrautérin a plus d’importance que l’héritage génétique ou les habitudes alimentaires sur la tendance à l’obésité, conclut l’article, aider les femmes à maintenir un poids normal avant et pendant la grossesse pourrait permettre de mettre fin à l’obésité avant même qu’elle n’ait débutée.
Et vous, qu’avez-vous mangé pendant votre grossesse ? Avez-vous privilégié le bio, par exemple ?
NB : Pour lire une des études de la Harvard Medical School publié dans Pediatrics en avril 2010, c’est par ici.
NB2 : Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire le livre d’Annie Murphy Paul dont est tiré l’article : Origins : How the Nine Months Before Birth Shape the Rest of Our Lives, publié en septembre dernier chez Free Press.