C’est une place de village où trônent de vieux platanes (qui, malades, vont malheureusement bientôt disparaître) et une magnifique tour en pierres, vestige du château féodal. On se croirait dans le sud de la France… ou en Italie. Au milieu de l’obscurité automnale se détache un coin de lumière douce. Une jolie boule en branchages éclairée pend devant la baie vitrée et nous invite à pénétrer au chaud. Un air de simplicité élégante qui me rappelle mes meilleurs souvenirs new yorkais. Le coup de cœur est immédiat. Notre petite bande de filles est rapidement accueillie par Myriam, la serveuse.
L’alcôve cosy aménagée en haut de quelques marches étant déjà réservée, nous nous installons à une table de quatre placée à côté de la baie. De quoi admirer la chaleureuse décoration tout de bois conçue par Maurizio Coppa, le propriétaire et chef des lieux. Avec une trentaine de couverts, la salle est petite… et les places sont comptées.
Notre amie Béatrice connaît déjà le restaurant et nous recommande sans hésitation le menu dégustation à 29€. Un ballet de petits plats (7 entrées, 2 plats chauds et 2 desserts) va s’ensuivre à un rythme soutenu mais pas trop rapide non plus, sous la houlette chaleureuse de Myriam. Nous nous laissons guider dans le choix des vins par Maurizio, qui nous sert au final un rouge des Abruzzes.
Quenelles de polenta aux légumes, sauce gorgonzola
Bruschetta à la viande
Rosbif, sauce thon et câpres
Robiola (fromage du Piémont) à l’ail sur galette fine
Fines tranches de mortadelle
Jambon de Parme, châtaigne, parmesan et miel
Viande des Grisons, crème de brebis et de noix
Trofiette liguri
Raviole aux cèpes, sauce aux truffes
Tiramisu
Glace vanille maison, sauce caramel et fruits secs
L’élégante simplicité continue : des plats ne contenant pas plus de quelques ingrédients mais goûtus et tout en fraîcheur. Maurizio, originaire du Piémont et de la vallée d’Aoste, va s’y approvisionner deux fois par mois et renouvelle sa carte au gré ses saisons et des produits disponibles. Nous décernons la palme à la raviole, dont la farce aux cèpes explose en bouche, joliment radoucie par la sauce aux truffes, et à la glace maison, dôme de gourmandise inépuisable, servi dans un grand bol à partager.
Ici, c’est comme à la maison… si on avait une mama gastronome. La mama, bien sûr, c’est Franca, la maman de Maurizio, décédée maintenant mais qui tenait avec son mari le restaurant Il Paiolo à Vercelli, dans le Piémont. Maurizio lui a dignement succédé dans cette adresse discrète des Monts du Lyonnais, à 15km de Lyon. Marié à une Brindasienne, il a ouvert son restaurant dans cette petite bourgade de 5500 habitants, deuxième patrie de Guignol, il y a 4 ans ½, après avoir participé il y a quelques années à l’aventure du Maurizio (du nom de l’autre Maurizio, Bullano, celui de Due), à Lyon Saint-Just.
Les quatre Franchevilloises (une commune attenante à Brindas) que nous sommes nous voyons déjà revenir souvent à cette adresse paisible, sans problème de stationnement ou de tunnel fermé, accueillante en hiver comme en été, où la terrasse offre 30 couverts. Elégance et simplicité : Franca, vous avez dû être une carissima mama !
Et vous, quel est votre restaurant italien du moment ou de toujours ?
NB : Si vous voulez découvrir les autres restaurants italiens que j’aime à Lyon, lisez mes billets sur Tartufo et Due.