Ma grand-messe du dimanche à moi ne me demande pas beaucoup de déplacement : il me suffit de m’installer dans ma cuisine, devant mon poste de radio. Je me branche sur France Inter après le journal de 11h, dresse l’oreille dès que j’entends le jingle pétillant si distinctif puis reste scotchée (à défaut d’être en agenouillée) pendant une heure sur On va déguster, l’émission culinaire de François-Régis Gaudry (également critique culinaire à L’Express Styles).
En réalité, j’écoute plus souvent cette émission en podcast qu’en direct le dimanche, jour bruyant s’il en est dans ma cuisine ouverte. Dans tous les cas, je me délecte des infos, des recettes, de la participation de chefs, d’artisans et de producteurs de tous poils. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est quand On va déguster me permet de devenir une consom’actrice plus avertie.
C’était le cas de l’émission de dimanche dernier, qui portait sur les fromages. Une question en particulier m’a interpellée : les femmes enceintes peuvent-elles consommer du lait cru sans danger pour le fœtus ? J’ai eu l’occasion de me poser cette question plusieurs fois ces dernières années… sans jamais trouver une réponse vraiment satisfaisante. Il est souvent déconseillé aux femmes de consommer des fromages au lait cru pendant leur grossesse car ces derniers seraient susceptibles de favoriser la prolifération de bactéries comme la listeria. Outre la contrainte que cela représente (savoir quel fromage est fabriqué à partir de lait cru et s’en priver, le cas échéant), il semblerait que cette mise en garde ne soit pas toujours justifiée. J’avais trouvé sur le web des informations allant dans ce sens et On va déguster les a confirmées.
L’émission du 30 septembre dernier avait pour invités Véronique Richez-Lerouge, présidente de l’association Fromages de Terroirs et auteure de « France, ton fromage fout le camp ! », et Nicolas Julhès, fromager à Paris 10°. Tous deux considèrent qu’il est nécessaire de réhabiliter le fromage au lait cru, meilleur pour la santé. Véronique Richez-Lerouge a ainsi expliqué que de nombreuses études, pas forcément publiées, montraient que le lait cru comportait des vertus pour l’embryon et permettait le renforcement des défenses immunitaires.
Si le fromage au lait cru élimine naturellement les bactéries pathogènes, ce sont toutes les bactéries qui sont éliminées dans le lait pasteurisé. Le fromager parisien a ainsi qualifié le lait cru, qui ne connaît pas de modification de température, de « vivant », contrairement au lait pasteurisé, chauffé à 72°C, qu’il considère comme mort (et ranimé avec des produits de synthèse et des ferments). Véronique Richez-Lerouge a ajouté que le fait de chauffer le lait à cette température-là tuait ses protéines. Ne restent alors que le lactose, ce qui rend le lait moins digeste.
Pour en savoir plus encore sur les fromages au lait cru, la question des AOP, les groupes industriels qui produisent des fromages au lait cru, je vous laisse écouter le podcast complet.
Et vous, quel type de fromage mangez-vous, notamment pendant la grossesse ?
France, ton fromage fout le camp ! de Véronique RICHEZ-LEROUGE (Michel Lafon)