27 Mar 2009 | 4

Le Canut et les Gones : mon resto préféré !

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Comment parler d’un restaurant alors que j’y vais depuis des années et que je le présente comme mon resto préféré, si ce n’est au monde, du moins à Lyon ? C’est mon challenge littéraire de la semaine et ce n’est pas une mince affaire car, après y avoir été plutôt fort sur La Mère Brazier, j’ai envie de parler d’un lieu que j’aime, tout en restant critique.

Quand je mets les pieds au « Canut et les Gones », je suis au paradis. Je n’exagère pas : immanquablement, avant même d’être passée à table, j’oublie tous mes soucis et me laisse porter par l’ambiance chaleureuse qui se dégage du lieu. C’est peut-être le petit verre de Cuvée Mathilde que je bois au comptoir qui m’aide à décompresser mais ce n’est certainement pas que ça.

« Le Canut et les Gones », au nom si lyonnais, est situé dans un quartier typiquement lyonnais aussi : la Croix-Rousse. C’est là que les ouvriers tisserands de la soie, les canuts (les gones sont eux les enfants dans le parler lyonnais) œuvraient au 19ème siècle. C’est aussi là que j’avais décidé de m’installer, célibataire tout droit rentrée des Etats-Unis. Nostalgie aidant, c’est toujours un plaisir de retrouver le quartier, problèmes de stationnement mis à part. “Le Canut” fait l’angle d’une impasse et d’une rue et l’œil est vite attiré par la jolie lumière qui perce des nombreuses porte-fenêtres. Entrez : c’est encore mieux à l’intérieur !

Accueilli(e) par Michèle ou Vincent, prenez le temps de regarder autour de vous la déco faite d’un mélange de récup’ des années 50 et de créations originales. Bouteilles-suspensions colorées au plafond et création au fil de fer signée Tanguy (que vous croiserez peut-être au bar) à l’entrée, collection d’horloges rétro, de boîtes de Banania et autres plaques publicitaires vers la cuisine, papier peint fifties et enseigne lumineuse dans la 3ème salle : chacune a son caractère (même si je vous conseille celle proche de la cuisine, pour jeter un œil à ce qui s’y passe !).

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« Le Canut », c’est pour moi la quintessence du resto français et l’alliance parfaite entre un lieu de vie de quartier chaleureux avec un style personnel et une cuisine créative et savoureuse. C’est simple : j’y emmène tout le monde ! Si vous n’y êtes jamais allé(e) avec moi, c’est 1/ que vous n’êtes jamais passé(e) à Lyon… ou pas assez longtemps, ou 2/ que vous ne faites pas (encore) partie de mes proches, ou encore 3/ que vous le fréquentez déjà assidûment vous-même ! Il reste le cas de l’incompatibilité de nos plannings familiaux : AF et d’autres se reconnaîtront !…

Je vous parle déco, ambiance, mais « Qu’est-ce qu’on y mange ? », vous demandez-vous. Des plats comme nulle part ailleurs, assemblages originaux de produits traditionnels, surprenants sans être compliqués. Les saisons sont respectées, les accords toujours réfléchis. Quelques exemples : escargots, jus de veau persillade, purée de panais au chocolat blanc, tuile au parmesan (9 euros), noix de Saint-Jacques rôties, galette mœlleuse de patate douce, jus réduit à l’orange, gingembre confit (12,50 euros). Voilà pour les entrées. En plat, Gilbert et moi avions choisi la même chose pour une fois : escalope de veau, panure de fruits secs, jus de veau aux abricots secs, pommes de terre Belles de Fontenay rôties, légumes (17,50 euros). Mais je vous conseille aussi la pluma de Pata Negra qui est régulièrement à la carte mais dont l’accompagnement change : ces temps-ci, elle est servie rosée avec jambon de Parme, purée de céleri et de pommes, tomates séchées et fleurs de câpres.

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Si vous avez encore faim au dessert, ne ratez pas la très régressive et gourmande brioche perdue, pommes caramélisées aux raisins secs, caramel au beurre salé, un grand classique de la maison (6,50 euros). J’avais pour mon compte choisi le gros macaron, crème légère à l’amaretto, mousse de pistache, copeaux de chocolat à la cardamone, chocolat chaud (6,50 euros). J’ai redécouvert l’amaretto dans cette version crémeuse et aérienne et ai savouré rêveusement mon café en croquant dans mon macaron (qui ne vaut quand même pas celui de Bouillet), repue.

Au Canut, je ne connais les cuissons que parfaites, les mélanges maîtrisés. Je ne me souviens que d’une fois où nous étions en désaccord sur la cuisson de la rate, que j’aurais souhaité plus fondante. Franck me soutenait lui qu’elle se mangeait ferme. Soit. Non pas parce que le chef, ardéchois, est bourru et que je n’ose pas rétorquer. Soit parce que quand Franck Blanc, le chef et patron des lieux donc, cuisine ou me parle cuisine, je n’éprouve que du respect… même si je n’apprécie pas tout ce qu’il fait.

Ma principale (et unique, en fait) critique : la richesse des plats. Si ce n’est pas un problème à la dégustation, ça l’est plus pour moi à la digestion. Je suis seule à blâmer de ne pas résister à prendre entrée + plat + dessert, un trio pas gagnant pour mon estomac, et même si je ne finis souvent pas ma viande ou mon poisson (oui, j’ai honte mais je cale… ), c’est repue à l’excès que je sors de table. Une leçon à retenir pour les petits estomacs… et pour moi !

Ce qui me fait revenir depuis des années, à part l’ambiance et le charme du lieu, c’est cette cuisine inventive qui semble ne jamais se répéter. Et pour cause, la carte change tous les mois et demi. Et si la carte ne vous suffisait pas, il y a toujours l’ardoise qui propose, coté pile, les entrées du jour, et côté face, les plats du jour. Pas moyen de ne pas trouver son bonheur avec tout ce choix ! Il y en a pour tous les goûts, ou presque, parce que c’est vrai, si j’y réfléchis, je serais heureuse de trouver un (ou plusieurs) plats végétarien(s). Même si les plats de viande ou poisson comportent déjà une belle quantité de légumes. Mais c’est peut-être beaucoup en demander…

Ce qui nous fait revenir, c’est aussi ce respect du client qu’on ressent, de l’assiette à la note (le rapport qualité-prix est excellent), en passant par les toilettes, aussi impeccables que tout le reste. « Le Canut » est ouvert depuis 15 ans à la Croix-Rousse. Je n’imagine pas le quartier sans lui. Je n’imagine pas ma vie sans lui. Franck, si tu me lis…

Pour lire d’autres avis que le mien : cliquez ici.

Le Canut et les Gones
29 rue de Belfort – Lyon 4ème
04.78.29.17.23
du mardi au samedi : de 12h à 14h et de 20h à 23h
plat du jour le midi : 9 euros
formule à midi : 16 euros (entrée, plat, fromage ou dessert)

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4 comments

  1. […] a toutes mes faveurs, ceux qui me lisent le savent. Voici un rappel de mes endroits favoris : * Le Canut et les Gones, LE resto lyonnais que je garderais si je ne devais en choisir qu’un seul ; * Entrée en […]

  2. […] coming weeks, but let’s start with the 5 restaurants that are my absolute favorite in town. #1 : Le Canut et les Gones – 29 rue de Belfort, 69004 + 33 478 291 723 – lecanutetlesgones.com. Those of you who […]

  3. […] du fait que les légumes n’ont pas la part belle au restaurant (exception notoire ici, chez ma perle lyonnaise) et que cet homme, né en 1930 et formé à la Tour d’Argent et au Plaza Athénée, leur a très […]

  4. […] produits locaux, régionaux et parfois même bio, du Kitchen Café, au Palégrié, en passant par Le Canut et les Gones et le Café […]

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