Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit de lundi à mardi. Pas seulement parce que mon loulou m’a réveillée au milieu de la nuit. Et pas seulement parce que je n’ai pas pu m’empêcher de finir le livre dont je vous parlerai bientôt et qui se passe sur une île. Non, lundi, je me suis couchée tard car j’ai suivi la finale nationale d’ « Un dîner presque parfait », l’émission de télé-réalité culinaire sur M6.
Je n’ai jamais regardé l’émission au quotidien (contrairement à ma maman, qui m’a probablement influencée…) mais là, je me suis dit que ça devait valoir le coup… et je n’ai pas été déçue. Pas parce que le lauréat, Grégory Cuilleron, est lyonnais (même si ça me fait quand même plaisir) et pas parce qu’il a été au même lycée que moi ! Non, pour la passionnée de cuisine que je suis, cette finale valait le coup pour la leçon de passion, d’humilité… et de courage qu’elle donnait.
La finale consistait en trois étapes : les quatre candidats nationaux, représentant chacun une région, devaient d’abord s’affronter lors d’une épreuve qui consistait à cuisiner un plat pour 6 personnes en une heure. Ils devaient au préalable faire leurs courses sur un marché parisien qu’ils ne connaissaient pas et avaient des contraintes d’ingrédients : viande ou volaille, safran et betterave ou encore poisson ou crustacés, cannelle et topinambour. Ils devaient ensuite cuisiner sur ce même marché, sous les yeux des passants. Grégory, qui représentait la région Est, avait déjà eu la meilleure note à cette épreuve-là. Son parrain, le chef Georges Blanc, semblait satisfait et confiant. C’est Jean-Yves, le candidat de la région Sud, qui a té éliminé à l’issue de cette épreuve.
Les trois candidats restants se sont ensuite affrontés autour d’un autre challenge : créer, en quatre heures de temps, les 150 pièces d’un cocktail de mariage, avec au moins cinq recettes différentes. Là encore, ils ont cuisiné dehors, sur le lieu même où allait se dérouler le cocktail. Cette fois, c’est Flore, la concurrente de l’Ile de France et ma préférée, parrainée par le chef Jean-François Piège, qui a remporté la meilleure note avec ses créations marquées par une touche d’exotisme.
La finale s’est donc déroulée entre Grégory et Flore, dans les cuisines du Lutétia, à Paris. En une heure, avec l’aide d’un commis, ils devaient cuisiner un repas gastronomique pour 5 avec entrée et plat. Alors que Flore avait choisi de cuisiner un foie gras avec bouillon thaï en entrée, Grégory, lui, s’est attelé à quelque chose de plus classique mais non moins difficile : un sashimi de bar de ligne aux pommes écrasées. Ont suivi, pour Flore, un turbot de Bretagne aux cèpes et purée de persillade et, pour Grégory, un suprême de pigeon aux langoustines et sa parure d’automne. Ce sont les chefs précédemment cités ainsi que Jacques Pourcel, Marc Meurin et Cyril Lignac (le plus spontané de la bande) qui ont décidé du gagnant final.
Tout au long de l’heure de cuisine, que nous avons pu suivre en direct, j’ai stressé avec et pour les candidats, admirant leur sang-froid, leur habileté et leur professionnalisme. Gilbert semblait convaincu qu’ils étaient chefs dans la vraie vie tellement leurs gestes étaient précis et le défi à relever difficile. Impossible de ne pas être admirative devant Grégory, manchot de naissance, qui émince en tenant les aliments avec son moignon et soulève les casseroles comme si de rien n’était.
Si je ne rêve pas forcément de savoir cuisiner les plats que les deux finalistes ont brillamment réalisés, je veux ici leur tirer mon chapeau et les remercier pour les moments de plaisir qu’ils m’ont fait passer grâce à leur passion, leur sympathie et leur sens de la compétition. J’ai bien retenu l’importance de l’assaisonnement et des cuissons dans la réussite d’un plat.
Grégory, 29 ans, patron depuis 2007 d’une agence de communication dédiée aux restaurateurs, et maintenant heureux détenteur d’un chèque de 10.000 euros, a déclaré dans le « Progrès » d’hier (notre journal local) que cet argent allait lui permettre de combler son découvert et de se faire « un bon gueuleton chez Georges Blanc , restaurateur à Vonnas, dans l’Ain. Il compte aussi ouvrir à Lyon « un endroit convivial, de restauration légère, mélangeant bistrot et épicerie aux bons produits ». Je ne sais pas si ce sera aussi bon que dans mon resto préféré, que nous avons apparemment en commun, lui et moi, mais je serai au rendez-vous pour tester.
A bon entendeur, salut, Grégory !
Suppléments :
* L’interview de Grégory par Thierry Roussillon
* Le site de recettes de Grégory (à venir)