Cette semaine, j’ai mangé moins de viande. Pour être honnête, ce n’est pas cette semaine seulement que j’ai mangé moins de viande car la viande et moi, ça fait 2, ou du moins un et demi, et ce depuis très longtemps. Alors j’en mange peu souvent, et encore moins de la viande rouge, que je ne mange désormais quasiment plus qu’au restaurant (j’ai nommé Les Garçons Bouchers, le resto de Gilbert – et j’arrête là la pub !).
Pour être totalement honnête, si je mange très peu de viande, j’ai cependant un faible pour le jambon cru, particulièrement à la belle saison, accompagné d’un bon melon de Cavaillon bien mûr. Et je ne résiste pas au plaisir de la merguez cuite au barbecue. Je n’ai d’ailleurs pas l’intention d’y renoncer car, si mes convictions écologiques sont fortes, la conviction qu’il faut se faire plaisir en mangeant l’est aussi.
Pourtant, quand j’ai entendu, le 13 mai dernier, que la ville de Gand, en Belgique, allait instaurer le jeudi comme jour végétarien, j’ai applaudi des deux mains et me suis mise à rêver qu’on fasse la même chose partout en France (y compris dans mon resto préféré). A Gand, le jeudi, désormais, les écoles serviront des déjeuners végétariens. Les employés municipaux auront à leur disposition la liste des restaurants végétariens de la ville et des cours de cuisine végétarienne seront proposés aux professionnels comme aux particuliers.
Avec ce « Jeudi sans viande » la ville de Gand souhaite améliorer la santé de ses habitants mais aussi celle de la planète. En effet, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), le bétail est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que les transports. C’est le méthane libéré par la digestion des bovins et la consommation d’énergie que représente toute la filière de production qui sont à l’origine de ces émissions. L’élevage est également une des sources principales de la pollution des sols et de l’eau, que ce soit par les nitrates des déjections animales ou par les engrais chimiques et pesticides utilisés pour la production de l’alimentation des animaux (maïs et soja notamment).
Ce sont en effet près de 70% des terrains agricoles du monde qui sont utilisés pour la production du bétail, pâturages et terres destinées à la production d’aliments pour le bétail compris, provoquant déforestation et perte de biodiversité. Par ailleurs, la production animale consomme près de 8% des utilisations humaines d’eau à l’échelle mondiale et c’est la plus grande source de polluants de l’eau.
Pour ce qui est de la santé des hommes, la consommation excessive de viande, riche en acides gras saturés et cholestérol, contribue au déséquilibre alimentaire, à l’obésité et augmente les risques de maladies cardio-vasculaires. Selon le Fonds Mondial de recherche contre le cancer, il faudrait limiter notre consommation de viande à seulement 500 grammes après cuisson par semaine (soit 700-750g de viande crue).
Il ne s’agit pas ici de faire le procès de la viande mais de rappeler qu’il vaut mieux la consommer en quantité modérée. Je vous rappelle que la viande, riche en protéines facilement assimilables, reste une des meilleures sources de fer assimilable, zinc et vitamines B3,B6 et B12, toutes choses dont ont particulièrement besoin les enfants en croissance, les femmes enceintes, les personnes âgées et les sportifs. Si vous souhaitez la remplacer, par goût, par besoin ou par préoccupation écologique, pensez au poisson, aux œufs, aux légumes secs, au tofu, etc.
PS : Si vous avez besoin d’inspiration, vous trouverez ici trois recettes sans viande : les sardines farcies aux agrumes, le dal de lentilles et le houmous de pois chiches.