J’avais placé 2011 sous le signe de la lenteur mais la vie semble vouloir me donner une autre leçon ces derniers temps : le détachement. Pas mal aussi, me direz-vous. Oui, la décroissance, l’anti-matérialisme, l’attachement aux gens et au présent plutôt qu’aux biens matériels, je ne suis pas contre, plutôt très pour, même. Une tendance bouddhiste très actuelle. Pile poil en accord avec la sophrologie-méditation, que j’ai commencée en septembre. Un monde d’autant plus merveilleux… qu’il ne s’impose pas à vous ! Allez, j’arrête de tergiverser pour en venir au fait : nous avons été cambriolés vendredi dernier.
Un acte que j’ai subi comme une violence, qui m’a tour à tour fait passer par la détresse, la déprime, la colère et la frustration (dans l’ordre, le désordre et parfois, de manière récurrente). Ça aurait pu être pire, comme me disent ceux qui ont voulu très vite me faire relativiser. Non, notre appartement n’a pas été complètement mis à sac (mon Mac est en encore là, fidèle et plus que jamais indispensable) mais les pertes vont au-delà du financier : elles se mesurent aussi à l’attachement sentimental lié à certains objets et aux symboles qu’ils représentent. Représentaient… Ironie du sort, la perte de mes bijoux de jeune fille semble me pousser inexorablement vers la quarantaine… Sans dramatiser la situation, je la vis comme un petit deuil (alors que 2010 nous en avait apportés de gros). Je travaille à prendre du recul et à retrouver un sentiment de sécurité.
Mon sac à main ayant aussi été dérobé, je découvre jour après jour des objets qui me manquent : la petite pochette Julie Meuriss, parfait équilibre entre l’élégance et la féminité (qui contenait un miroir Planned Parenthood quasiment collector !), mes lunettes de vue, de soleil, mon agenda, riche en notes diverses, ma clef USB-bijou, le brillant à lèvres Nuxe acheté il y a des lustres à la pharmacie du port de Saint-Tropez, les doux gants en cachemire offerts pour Noël dernier, le petit sac d’amandes de Haute-Provence, l’Arnica d’Antoine, mon vieux cabas Monop (ça devrait pouvoir se remplacer sans encombres, ça, non ?) et j’en passe. La preuve, s’il eût fallu, qu’un sac de filles est un vrai trésor !
Mon sac vidé (merci : ça va mieux ! C’est ce qui me fallait : du temps… et de l’écrit !), je peux revenir à ce qui nous occupe habituellement ici : la cuisine. Je voudrais d’abord remercier ceux qui m’ont nourri pendant ces jours de crise, entre nettoyage de verre et visite de/à la police, j’ai nommé mon livreur de cuisine indienne (qui a pignon sur rue dans le Vieux-Lyon) et la maison Rolle, dont les blinis (et accessoirement, le saumon fumé !) m’ont apporté la dose de glucides nécessaires pour apaiser mon stress.
Je vous rassure : j’ai repris le chemin des fourneaux rapidement. Rien de tel pour se recentrer, sans parler de préserver un équilibre alimentaire salvateur. J’ai repris en mode Cléa (vous avez vu : elle a à nouveau sorti un livre !), c’est-à-dire en mode santé + réconfort, en faisant cuire une soupe maison (patates + carottes + navet + un oignon qui traînait par là) et en embauchant Antoine pour le marbré chocolat-châtaignes de l’Atelier bio (un peu lourd à mon goût).
J’aurais tout aussi bien pu faire une autre recette – que j’ai nommé ragoût végétarien – adaptée de ce livre s’il ne m’avait pas manqué un ingrédient majeur : les pois cassés. J’ai testé cette recette pour la première fois pendant les fêtes, désireuse d’avoir un plat végétarien et digeste après les repas ponctués de foie gras, dinde et autre chapon à la crème qui fatiguent le foie. Elle remplit mes 3 critères de sélection de base : simple, sain et rapide. La recette originale est celle d’une purée mais, une fois les légumes cuits, je n’ai pas eu le cœur de les mixer tant le plat me rappelait les ragoûts que cuisinait ma mère quand j’étais enfant : des légumes fondants, odorants qui n’attendent qu’un palais gourmand pour disparaître. Cette recette est sur mes tablettes de janvier : à refaire – pourquoi pas avec des petits lardons, pour ceux que le végétarisme attriste.
Ragoût de pois cassés (adapté de la recette de purée de pois cassés de l’Atelier bio d’automne, par Cléa, p. 204)
Pour 4 personnes
Dans la mesure du possible, privilégiez des ingrédients bio.
* 300 g de pois cassés
* 4 carottes
* 1 pomme de terre
* 1 bouillon-cube de légumes
1 – Lavez les pois cassés. Epluchez et coupez les carottes en rondelles. Epluchez coupez la pomme de terre en dés.
2 – Mettez tous les légumes dans une casserole, couvrez d’eau à hauteur et ajoutez le bouillon-cube.
3 – Portez à ébullition, couvrez puis laissez mijoter pendant 1 heure environ. Rajoutez de l’eau si elle vient à manquer. Rectifiez l’assaisonnement et servez chaud.
NB : La recette de l’Atelier bio mentionnait l’ajout d’une algue kombu mais je n’en avais pas. J’ai fait sans et le ragoût n’en était pas moins goûtu.
Et vous, qu’y a-t-il dans votre sac ?