18 Mar 2020

Burn In (Les ChroCo #6)

DO NOT TOUCH : le chat de mes parents !

– Maman, je ne comprends pas comment faire mon éval’ d’histoire-géo. 

– Maman, tu penseras à envoyer les codes à papa pour Toutemonannée.com ? 

– Maman, maîtresse, elle avait dit qu’il fallait utiliser le fichier n°3 de la page 45 : je l’trouve pas. 

– Maman, faudrait installer Pronote sur le vieil ordi. 

– Maman, Muzzy, il est en mandarin sur YouTube, pas en anglais… 

– Maman, maman, maman…

Je vous passe le reste, hein ?! Je suis sûre qu’au moment où je vous écris, des centaines de milliers de parents (de mères, surtout, oserais-je dire, mais cela pourrait paraître sexiste…) vivent la même chose. Je m’étais pourtant promis d’être positive et inspirante face à ce coronavirus, au confinement et à la nouvelle vie qu’ils nous imposent. Mais je suis aussi promis d’être personnelle et sincère (tout en ayant recours à la fiction si bon me semble : c’est l’intérêt d’écrire et de publier sur sa propre plateforme !!…). 

J’ai retrouvé mes enfants hier soir, pour mon plus grand bonheur, les louveteaux sont de retour et la louve à fond ! Mais il se trouve que la louve a aussi :

* des parents âgés : « Tu crois pas que je peux aller au Vival quand même ? »

* une activité d’auto-entrepreneure : « ERREUR 404 / CNAM »

 (Bon, ça, c’était hier, j’ai enfin pu me déclarer sur ameli.fr : ouf ! Et vous ?)

* des clients qu’elle aimerait ne pas perdre à moyen terme : « Nous vous tiendrons informés dès que possible. »

* et, bien sûr, des courses : « Vous êtes (très) nombreux aujourd’hui. Carrefour vous remercie… »

* des repas : « Ah mais ça sent trop mauvais, le saumon quand ça cuit… »

* du ménage, de la lessive, etc. 

Bref, une vie de femme moderne à l’ère du coronavirus. Ma vieille copine (comme dans « amie chère et de longue date ») P. m’avait bien dit hier, suite à mes deux jours seule : « Tu vas voir, c’est compliqué d’avoir du temps tranquille dans les conditions actuelles. » Ce n’est pas que je ne la croyais pas, c’est que, comme toujours, il faut le vivre pour le croire. 

Du week-end “out” à la semaine “in”

Le week-end dernier, comme la France entière, je crois, nous avons vécu comme si le confinement et l’école à la maison étaient une chose lointaine. Maintenant, et jour après jour, il faut trouver le bon rythme, l’organisation nouvelle, l’attention à chaque tâche et chaque enfant pour que tout (devoirs, repas, équilibre général) se fasse du mieux possible. Avec efficacité et harmonie… autant que possible.

J’ai fait trois minutes de yoga avant d’aller au marché ce matin. J’ai commencé cette chronique entre la fiche d’anglais du cadet et la fin de la sieste du pré-ado (je l’ai dernièrement écrite à 3 heures du matin, insomnies aidant, mais je me réjouis d’avoir dormi d’une traite pour une fois !). La méditation et l’écriture personnelle (pages du matin, flot de pensées) devront attendre. La gestion du stress et de projets concomitants a toujours été mon talon d’Achille. Je me sens déjà au bord du « burn in » (le burn out du confinement) !…

Mais néanmoins chanceuse et privilégiée. Nous sommes tous en bonne santé. Nous avons petit déjeuné et déjeuné sur le balcon. La cloche du village sonne toutes les heures, rassurante de régularité. All is well. Tout va bien se passer. Rien ne dure.

Take care and stay in! 

NB : J’espère pouvoir rétablir rapidement les commentaires afin d’avoir vos retours : comment vivez-vous les choses, vous ? Quels sont vos trucs et astuces pour tenir ? En attendant, n’hésitez pas à commenter via ma page Facebook. Merci !

Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), et craignant le confinement à venir et toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.

Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.

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