08 Avr 2020 | 2

Bien s’alimenter pendant le confinement (Les ChroCo #24)

Le week-end passé, alors que j’avais besoin de prendre une pause dans ces chroniques, je me suis rendu compte que j’avais cependant envie de vous parler d’une chose : l’alimentation (oui, encore ! On ne se refait pas…). Vous remarquerez que ce billet ne parle pas de cuisiner pendant le confinement, même s’il en sera question, mais de s’alimenter. S’alimenter, idéalement, en produits frais, locaux et de saison mais surtout, bien s’alimenter. Nombre d’entre vous vivez ce confinement en famille, entourés d’un ou plusieurs enfants à nourrir 3, voire 4 fois par jour. Ou, au contraire, vous êtes seul·e face à votre frigo et votre assiette. Cette chronique est pour vous tous !

Du rêve… à la réalité !

Avant même que le confinement général ne soit annoncé, je crois que je me disais déjà que cela allait être une occasion unique de faire prendre conscience à mes enfants de la valeur de la cuisine maison : on allait arrêter tous les produits de l’industrie agro-alimentaire, j’allais me remettre à faire mon pain (comme je l’ai fait avec succès pendant six mois grâce à cette recette), préparer des goûters maison à plusieurs reprises dans la semaine, continuer à consommer des légumes le plus souvent possible.

C’était sans compter le télétravail, l’école à la maison, la fatigue, la faim qui arrive plus vite que prévu (au moment où on croyait qu’on allait pouvoir faire bosser les enfants 30 minutes de plus, en général !), les difficultés d’approvisionnement, bien sûr, et le stress des sorties liées au ravitaillement. La réalité nous a donc rattrapés et j’ai revu mes ambitions à la baisse. Pour ne pas perdre la tête ni trop de temps à penser aux repas, voici mes conseils pendant ce confinement.

Réduire ce qu’il y a dans les placards

Oui, cela peut sembler aller à l’encontre du bon sens à l’heure où certains stockent et stockent encore, et où on se demande parfois de quoi demain sera fait, mais en ayant un choix relativement limité d’aliments dans son garde-manger, on encourage la créativité. On se débrouille très bien sans avoir TOUT sous la main TOUT le temps. Plus de sauce tomate ? Je fais des pâtes à la sauce citron. Plus de crème ? Je mixe parmesan, huile d’olive et les fanes ou herbes qui me tombent sous la main pour faire un pesto maison. 

Réduire ce qu’il y a dans le placard, c’est aussi consommer ce qu’il y a tout au fond, bien loin de la lumière, qui dormait là depuis des mois. Sans oublier la porte du frigo, porteuse de 1 000 pots qui ne voient pas si souvent le jour eux non plus ! Utiliser ces câpres qui sortent tous les 36 du mois pour faire de la pasta saporita (oui, encore des pâtes !!), par exemple. Ressortir le pot de curry pour accommoder les patates, le riz ou la volaille qu’on a chopé au marché.

Je suis passée au vrac il y a quelques temps et ça me permet d’avoir de jolis bocaux bien en vue sur les étagères de la cuisine : je vois plus facilement où j’en suis et réagis avant que le niveau ne baisse dangereusement dans le pot !

Privilégier le batch cooking

Rien de pire qu’un fenouil qui noircit ou un poireau qui sèche, surtout quand on a pris la peine de l’acheter local, et parfois bio, en s’octroyant la sortie hebdomadaire au marché ou au magasin de producteurs locaux. En coupant les légumes dès que vous rentrez, ou le lendemain, et en les congelant, vous évitez qu’ils ne se gâchent et êtes sûrs d’avoir des légumes prêts à cuisiner sous la main quand le temps presse.

Je coupe et congèle : betterave, poireau, panais, carotte, courge, navet, etc. en vue de faire des soupes, des quiches, des gratins, des lasagnes. Pour les fruits, c’est généralement moins problématique : pommes et kiwis se conservent généralement bien quelques jours. Les poires sont plus fragiles. Les bananes quant à elles supportent bien le congélo pour ressortir plus tard en pancakes ou smoothie.

Savoir ce que contient son frigo, c’est plus pratique pour mieux gérer et ne rien gâcher. J’ai depuis des années sur le frigo de petits ardoises magnétiques sur lesquelles je note ce que je dois consommer en priorité. Une ardoise effaçable ou une enveloppe recyclée fera très bien l’affaire aussi !

Etablir des menus

Pour ne pas avoir à se creuser la tête à chaque repas à penser à ce qu’on va préparer, un menu établi pour la semaine ou quelques jours à l’avance repose l’esprit, et aide à anticiper les futurs achats. Demandez leurs idées aux enfants et ados et mettez-les à contribution lors des préparatifs culinaires. Je tolère pour ma part le rap dans ma cuisine si ça peut motiver les enfants à m’aider !

Reposez-vous sur quelques recettes simples, rapides, inratables et goûtues : les gougères, le fenouil rôti, la quiche, le houmous, le gâteau aux pommes express, les cookies mœlleux.On les fait sans y penser, en sachant qu’on va faire plaisir au plus grand nombre – ou au moins à soi, et c’est déjà très bien ! On les programme deux à trois fois par mois : pas plus pour ne pas (se) lasser. 

Et si on appelait nos grand-mères, marraines, nounous de la belle époque, pour leur demander de nous transmettre les recettes qui ont marqué notre enfance ?

Dé-cul-pa-bi-li-ser 

Des frites de patate douce surgelées de chez Mr P., un plat de traiteur, une pizza de chez le boulanger, un apéro dînatoire pas très équilibré. Vous ne m’avez jamais entendu parler de ça sur le blog avant mais c’est pourtant la réalité de toutes les familles, non ? Quand la pression monte, quand la fatigue ou le stress prend le dessus, on a juste besoin de lâcher. L’équilibre alimentaire, le nôtre comme celui des enfants, se fait sur la semaine alors, de temps en temps, on oublie la cuisine maison, le bio, le sain, l’équilibré, et on lâche la bride pour un ou plusieurs repas. 

Préserver le lien (conjugal, familial, amical) et se préserver sont beaucoup plus importants que de se nourrir équilibré à tout prix. 

Et vous, quels sont vos trucs pour bien vous alimenter pendant cette période ? Quelles sont vos « go-to recipes », celles que vous cuisinez invariablement, vos recettes refuges, en quelque sorte ?

Take care, stay in & stay safe!

Postambule : Partant du principe que les angoisses se gèrent mieux quand elles sont écrites (en ce qui me concerne, en tout cas !), face au confinement et à toutes les conséquences humaines, économiques et sociales du coronavirus, j’ai décidé d’écrire sur mon blog, tous les jours de cette période anxiogène, une chronique, plus ou moins longue.

Sans prétention littéraire, sans même vous garantir qu’elle reposera sur des faits réels. Juste des mots posés, pour me faire du bien, et peut-être à vous aussi. Avec une jolie photo en illustration pour ne pas oublier la beauté du monde qui nous entoure.

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2 comments

  1. Merci Anne-Liesse pour cette chronique quotidienne.
    Et merci pour cet article tres instructif.
    Super idée l’ardoise pour ne pas oublier ce qui est au fond du frigo.. Pour moi, la petite préparation dans un pot en verre qui traine, c’est régulièrement. J’avoue que j’ai du mal à préprer des repas comme j’aime (sains, équilibrés, colorés, etc…) tous les jours pour 3 personnes… Avant c’était pour 2 et seulement le WE. Et le pain que je faisais une fois par semaine, c’est maitenant 2 tous les 5 jours. Heureusement que ma recette est trapide.
    Et tu as bien raison, il ne faut pas culpabiliser ! En ce moment, dessert plusieurs fois par semaine alors qu’habituellement on évite le sucré. Bon pas trop sucrés quand m^me et à base de fruits ou de chocolat la plupart du temps.
    A bientôt pour la prochiane chronique.
    Valérie

    • Anne-Liesse dit :

      Bonsoir Valérie,

      Merci pour ton long commentaire. Tu sais le plaisir que ça fait d’avoir un retour suite à un billet de blog !… 😉

      Je comprends la difficulté de cuisiner des repas beaucoup plus fréquents, avec un nombre de « convives » plus élevé que d’habitude. Moi, j’ai décidé de ne pas me prendre la tête à midi : entre l’école à la maison, le travail et la gestion de tout le reste, je ne veux ni ne peux passer beaucoup de temps en cuisine. Quand j’étais/suis seule, je finis les restes et/ou arrive toujours à me préparer une salade ou un petit truc sympa avec les légumes qui traînent. Quand on est tous les 3, c’est ou très simple, ou en partie indus ou cuisiné. Je me concentre plutôt sur le dîner, où je prends le temps de cuisiner tranquillement, avec un enfant et/ou de la musique (quand je ne suis pas tentée d’écouter les infos sur France Inter…). Tant mieux s’il y a des restes !… Et le week-end, c’est brunch après le lever tardif, pour faire deux repas en un !

      J’espère que tu vas arriver à garder du plaisir à cuisiner. Tu peux peut-être laisser ton mari et ta fille prendre la main quelques fois aussi, non ?…

      A bientôt ici ou chez toi !

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